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carnet de voyage
La traversée des Balkans

SEPTEMBRE 2021 – [wtr-time]

C’est parti, nous allons tenter de traverser les Balkans, ce qui n’est pas chose aisé. Sur notre parcours, 5 pays, 6 frontières extra-Shengen ! Mais ce voyage est un rêve depuis plusieurs années. Partir à la découverte de destinations sous-cotées dans leurs intérêts touristiques, et se confronter aussi à une autre Europe. Bienvenue dans les Balkans, un coin où histoire est à fois ancienne et très récente, un coin authentique et naturel.
2176 km en 15 jours avec Xavier, Oussama et Liam

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Thessalonique & le Mont Olympe

Bienvenue dans le nord de la Grèce. Partie continentale d’un pays aux multiples visages, le nord se caractérise par des inspirations architecturales et culinaires plus byzantines et ottomanes.

Thessalonique est la deuxième ville après Athènes, et le deuxième port du pays après le Pirée. Résolument tournée vers la mer, Thessa pour intime est une ville immense, avec de nombreux monuments classés à l’UNESCO.

Thessalonique, la ville basse

Sur le bord de la mer, non pas la plage. Dommage d’ailleurs.
La ville basse de Thessa est une ville dense, betonnée, embouchonnée. Très rectiligne aussi.
Cela s’explique par l’incendie de 1917 qui a ravagé quasiment toute la ville basse, et qui a été reconstruite depuis, à grand renfort de barre d’immeubles des années 1980.
Au milieu de cette architecture trop connues et conventionnelles, des églises et monuments romains et byzantins, qui offrent un contrastebrutal.

Pour ne citer qu’elles : l’Eglise Sainte-Sophie, l’Hagios Dimitrios du VIIème siècle, le Palais de Galère et la Rotonde du IIIème siècle, plutôt ère romaine.
La plupart des églises possèdent des restes de minarets, car elles ont été transformé en mosquée pendant l’ère ottomane.

Thessalonique, la ville haute

L’Ano Poli, ville haute, restera ma partie préférée de Thessalonique. Plus authentique, plus calme.
Après une petite grimpette, à traverser des rues tortueuses, on arrive aux remparts byzantins de l’ancienne ville.
D’un monastère, la vue est imprenable sur la Thessa moderne.

Le Mont Olympe

Le mythique et même mythologique Mont des dieux grecs.
Non, nous ne sommes pas aller jusqu’à son sommet. Pas par superstition, mais parce que le Mont Olympe est un sommet complexe et imprévisible, qui nécessite plusieurs jours et un guide pour atteindre son sommet.
Nous nous sommes contenté d’un canyon sur ses contreforts.

L’Albanie

Pays le plus pauvre d’Europe avec la Moldavie, l’Albanie est riche de son patrimoine et de ses sites naturels.
Destination de plus en plus prisée pour ses plages aux eaux turquoises, le pays reste aujourd’hui très rural.

En le traversant en bus depuis Thessalonique, nous avons vue la différence dès le passage de la frontière sur la composition de ses paysages et de sa géologie.

Une destination qu’on ne saurait que vous recommander si vous êtes en quête de dépaysement.

Tirana

Capitale de ce pays de 2,8 millions d’habitants, Tirana a longtemps été en premiers lignes des guerres voisines.
Aujourd’hui, c’est une capitale en pleine transformation, avec des petits gratte-ciels qui poussent absolument partout. La rumeur dit que l’origine des financement de ces constructions n’est pas si blanches qu’elle pourrait le paraitre.

Sur sa place centrale, Tirana raconte son histoire : les constructions qui la borde sont ottomanes turques, fascistes italiennes et ou soviétiques.

Gjirokastër

Un de nos coups de coeur de ce voyage.
De Tirana, aller à Gjirokastër prend plus de 3h par des routes et des vallées fascinantes.

Arrivée dans cette ville classé au patrimoine de l’UNESCO posé sur le bord de la montagne, la forteresse qui protège la ville au maison blanche impressionne.

Ksamil

De Gjirokastër, la route pour rejoindre Sarande et Ksamil est disons, sportive.
Le bling-bling albanais, c’est ici !
Les plages aux eaux truquoises explique ce phénomène. Face à la Corfou grecque, ce site naturel encore préservé a beaucoup de charme.
Espérons que des lois viennent protéger ce littoral des promoteurs en appetit de constructions les pieds dans l’eau.

Le Monténégro

Le Monténégro est un des dernier pays d’Europe. Indépendant de la Serbie depuis quelques années, il est devenu la destination montante de l’Adriatique. Ici, il y a moins d’habitants qu’à Marseille.

Comment vous dire que le passage de la frontière Albanie-Montenegro a été pour nous un choc : on avait l’impression d’avoir changer de voyage. On paye en Euro, les bords de mers sont urbanisés à l’occidentale, des yachts amarrés dans toutes les marinas.

Pour notre voyage, nous allons rester sur le bord de l’Adriatique pour rejoindre Dubrovnik ensuite.

La route adriatique

Avec le Covid-19, pas de bus pour rejoindre le Montenegro depuis Shkodër, nous avons opté pour une voiture avec chauffeur pour rejoindre Budva.
L’occasion de découvrir le littoral adriatique montenegrin.

Budva

On l’appelle la petite Dubrovnik.
Il y a des similitudes en effet : ville fortifié sur un promontoire au dessus de la mer, fondée par les vénitiens, Budva est de la même trempe.
A ceci près qu’elle est plus petite, moins fréquentée, et finalement, plus charmante.

Kotor

Comme point de pause de notre voyage, Kotor fut un repos de choix.
Elle aussi vénitienne, on y retrouve les avantages de ce type d’urbanisme : rues étroites, lumineuses, dépourvue de voitures.
Kotor est aussi connue pour ses Bouches : une baie sur la mer entre les montagne, qui fait sa réputation, par les villages qui la borde.
Au-dessus de la ville, une forteresse veille à sa tranquilité.

Dubrovnik

On la présente comme la perle de l’Adriatique. Enclave croate limitrophe du Monténégro et la Bosnie-Herzegovine, Dubrovnik est à l’origine une ville portuaire vénitienne riche.
Elle est devenue célèbre pour avoir servit de décor à Kings Landing, la capitale de la fiction Games of Thrones.

Après l’Albanie et le Montenegro, c’est aussi le retour au tourisme de masse dans ses excès : à Dubro, 2 à 3 bateaux de croisières font escales par jour, délivrant dans les étroites rues autour de 2 000 personnes par navires. Une valse étonnante de sbires suivant aveuglement des guides, laissant tomber l’autocollant de la compagnie qu’ils ont sur le buste, laisse une nouvelle décoration de sol après leur passage.

Dubrovnik de nuit

Le soir, le calme est dans les rues. Le meilleur moment pour visiter la cité médievale.

Dubrovnik de jour

Visite de jour, sous un soleil de plomb.

La Bosnie-Herzegovine

Voici la destination de voyage la plus sous-cotée de ce périple.
La Bosnie-Herzgovine est un pays martyr de ses récentes guerres. C’est ici se trouve le dernier genocide d’Europe en 1995. Une histoire lourde, stabilisée par des traités de paix mais non résolue.
C’est donc un pays fédéral, composé de deux états autonomes : la République serbe de Bosnie, et la Fédération de Bosnie-Herzegovine.
S’y côtoient trois groupes ethniques : les serbes (orthodoxes), les croates (catholiques) et les bosniaques (musulmans). Une situation explosive sur fond d’exacerbation de la Grande Serbie, qui a donné une guerre tri puis bi-partite.

Le pays panse encore ses plaies. Mais la Bosnie-Herzegovine, ce n’est pas que ça. C’est aussi une histoire, une architecture, des montagnes.

Trebinje

Au sud du pays, Trebinje est notre première étape.
L’occasion pour nous, de se rendre compte qu’on a oublié notre guide à Dubrovnik, et de visiter la Bosnie à l’aveugle.

La ville possède un centre ville fortifiée avec une mosquée. Ainsi qu’un pont du XVeme siècle, qui fut démonté et remonté pour faire place à une retenue d’eau.

Mostar

Cette ville encaissée du sud du pays est un symbole de la Guerre de Bosnie.
Son pont, le Stari Most, plus précisément, est un symbole.
En 1993, les serbes tirent depuis les sommets alentours, les croates enferment les bosniaques dans la vieille ville, le conflit est tri-partie.
Un obus croate détruit le Pont de Mostar, édifié par les ottomans au XVIeme siècle.

Cette plaie restera vive, jusqu’à sa reconstruction, terminée en 2004 seulement. Les pierres de l’édifice détruit ont été utilisé avec la même technique que pour sa construction.

Mostar est donc une ville cosmopolite et multi-confessionnelle.

Blagaj

Non loin de Mostar, Blagaj est un site naturel exceptionnel.
Une résurgence d’eau naturelle, au pied d’une haute falaise. Sur son rivage, une maison de derviche donne un lieu une dimension spirituelle, paisible.

Počitelj

Etant sans guide et sans connexion 4G, le lieu où on avait le moins d’information sur pourquoi visiter.

Počitelj est une forteresse qui a été de tout les fronts lors des guerres entre les ottomans et les vénitiens. Sa forteresse fut mise à rude épreuve dans les intérêts de chacun à contrôler ce territoire et ce point de passage

Les chutes de Kravica

Ce ne sont pas les plus hautes, ce ne sont pas les plus denses, mais les cascades de Kravica sont parmi les plus belles.
25m de haut et 190m de base, en demi-cercle, elle se situe dans un site naturel qui invite à la baignade et à l’exploration.

Jablanica

Jablanica conserve un pont ferroviaire détruit à la Première Guerre Mondiale pour empêcher la progression des allemands face au front.
Il reste aujourd’hui dans son état d’origine en guise de mémoire.

Sarajevo

Capitale de la Bosnie-Herzegovine, Sarajevo est un condensé de l’histoire de son pays.
Appelé parfois la Jérusalem des Balkans, elle est un exemple rare de multi-confessionalisme dans le monde. Dans une zone de 150m, vous pouvez trouver une mosquée, une synagogue et une église catholique et orthodoxe.

Cette ville possède plusieurs visages : un quartier oriental très authentique et rare en Europe, avec ses mosquées, ses cafés orientaux, etc.
Puis des quartiers plus occidental, voir d’inspiration germanique.

Saravejo est aussi une villes des stigmates : il reste beaucoup d’impacts de balles dans les immeubles, des trous d’obus dans les routes. Le tourisme de guerre y fait son plein, avec notamment un tunnel clandestin qui se visite, sous l’aéroport.
Mais il ne faut pas oublier qu’elle fut la dernière ville d’Europe a subir un siège, qui dura plus de trois ans. Sur les collines environnantes, les troupes serbes tiraient au snipers sur des habitants qui allait chercher de l’eau.

Elle fut aussi le point de déclenchement de la Première Guerre Mondiale avec l’assassinat du Prince Franz-Ferdinand d’Autriche.

Dans les rues, impossible de ne pas ressentir cette histoire pendant la balade.

Jajce

Jajce est à la fois un site naturel et un site historique.

Naturel parce que sa cascade en pleine ville est impressionnante.
Historique, par sa forteresse qui domine la ville, la maison d’où Tito a géré la seconde guerre mondiale en plein coeur de la ville.
Enfin, naturel ET historique par ses petits moulins, qui utilisent les pentes multiples d’une rivière pour faire tourner des petites meules. Comme un petit village de Schtroumpf sur pilotis.

Banja Luka

Capitale de la République serbe de Bosnie, Banja Luka est une ville moderne et riche, ça se voit rien qu’en se baladant dans ses rues.

Zagreb

On l’a fait !
Nous avons traversé les Balkans du sud au nord, ce n’était pas gagné. Seul Skopje manque à l’ambition de départ.

Impossible pour nous d’être objectif en arrivant à notre point d’arrivée, signe d’un retour à notre vie quotidienne.

Nous voici donc à Zagreb, capitale de la Croatie, dernier pays à avoir fait son entrée dans l’Union Européenne.

La ville basse

Cette capitale a été dans la zone d’influence autrichienne pendant plusieurs dizaine d’années.
Parmi les pays des Balkans, la Croatie est la plus catholique, et naturellement plus culturellement proche de l’Europe occidentale

La ville haute

La haute ville se caractérise par son église aux tuiles vernissées, qui occupe le centre d’une place bordée d’immeubles historique occupé par le parlement et le gouvernements croates actuels.

Autour du voyage

Le bilan carbone

1,09 T CO2e

De Paris à Thessalonique, de Zagreb à Paris en avion : 0,85 T CO2e

De Thessalonique à Tirana en bus : moins de 0,1 T

De Tirana à Tirana via Gjirokaster en voiture : 0,1 T

De Tirana à Dubrovnik en bus : moins de 0,1 T

De Dubrovnik à Zagreb en voiture : 0,12 T

soit

61%

ce que la Terre peut supporter par personne par an pour stopper l’accroissement de l’effet de serre.

Source de calcul : Fondation Good Planet

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